Oui, il a plu souvent cet été, plus particulièrement à partir de juillet. Oui, août avait davantage des airs de septembre et même d'octobre à l'occasion. Et pourtant, à écouter quelques dirigeants de clubs de golf, la saison 2023 au Québec n'est pas si catastrophique que cela.
Certes, tous les directeurs de club avec lesquels nous avons parlé se seraient bien passé de ces journées obligées: fermer leur parcours et se priver des revenus associés à la location de voiturettes, mais le ton est resté positif tout au long des échanges.
«On aurait pris moins de journées de pluie mais, quand même, ça bien été chez nous. D'autant plus que nous avons un terrain montagneux, alors ça s'est bien drainé», explique M. Stéphane Montreuil, propriétaire du club L'Oasis, non loin de Lachute.
«Il a fallu installer quelques clôtures ici et là sur le terrain, pour éviter que les gens circulent à des endroits très détrempés, mais en général, l'affluence a été bonne, dit pour sa part le directeur général du Club de Bellechasse, Alain Simard. On a pratiquement enregistré, jusqu'à maintenant, à peu près le même nombre de rondes jouées que l'an passé. De plus, on a eu plusieurs tournois dont même un avec souper complet. On sent d'ailleurs que ça revient, à ce niveau, les tournois suivis d'un souper et d'une soirée.»
«On investit continuellement dans nos installations, alors malgré les difficultés reliées à la météo, on offre tout de même de bonnes conditions de jeu, émet de son côté Louis-Philippe Desjardins, dg au Club Ste-Rose. On a eu des journées avec 250 joueurs et plus dès lors qu'il faisait beau.

«Bien sûr, poursuit-il, il y a eu des journées très belles où le terrain était peu achalandé parce que des gens ont cru qu'il allait pleuvoir comme leur disaient les sites de météo…»
«Oui, des «no show», on en a eu plusieurs même s'il faisait très beau, déplore Steve Lupien du Club Le Drummond. Les golfeurs ont tendance à planifier leurs parties en fonction de la météo. Dès qu'ils voyaient qu'il allait faire beau, tout de suite la feuille des départs se remplissait.»
L'espoir d'un automne clément
À Baie St-Paul, une saison pareille, qui a d'ailleurs débuté avec un tragique déluge, n'est pas facile à supporter rappelle M. Antoine Neyron, président du club.
«Nous comptons beaucoup sur une clientèle touristique, explique-t-il, alors quand il ne fait pas beau… N’empêche que les golfeurs apprécient de plus en plus notre terrain et dès que le beau temps se pointe, ils sont là. D'ailleurs, ils annoncent de belles journées qui arrivent pour le long congé de la Fête du Travail. On attend justement un groupe de 40 golfeurs qui ont réservé.»

Effectivement, coup d’œil aux prévisions des prochains jours sur les différents sites météo et on a l'impression que septembre semble vouloir s'excuser pour août et juillet qui ont été moches à l'extrême. De chaudes journées ensoleillées se pointent à l'horizon!
Est-ce à dire que l'automne pourrait corriger un peu la situation, compenser pour les pertes ou, du moins, mettre un baume sur ces jours douloureux passés sans golf dans une saison trop courte? Dans le passé, c'est arrivé à quelques reprises où les mois d'automne ont compensé pour l'été précédent arrosé à souhait.
«Si c'est le cas cette année, on va être envahi!, s'exclame Alain Simard de Bellechasse. Avec les journées moins longues, il faudra bien gérer la grille de départs.»
«Les gens évaluent toujours à combien leur revient une partie de golf selon le nombre de rondes qu'ils jouent avec leur abonnement saisonnier, mentionne Steve Lupien du club Le Drummond. C'est certain que si la météo le permet, plusieurs vont vouloir étirer leur saison. C'est tout à fait normal.»
M. Lupien poursuit sa réflexion: «C'est vraiment une saison en dents de scie que l'on vit. Composer avec des météos extrêmes, on s'en va vers cela. On avait investi de fortes sommes parce qu'on vivait des épisodes de sécheresse intense. On avait créé des bassins de rétention d'eau pour faire des provisions en cas de sécheresse. Là, il faut encore investir mais cette fois pour un meilleur drainage et ainsi éviter que nos bassins débordent. En tout cas, une chose est sûre, cet été, c'est vert! C'est vert partout sur le terrain!»