C’est une discussion qui existe depuis longtemps dans le monde du golf. Doit-on prioriser la distance sur la précision? Bien sûr le golf c’est beaucoup plus que ça. Mais plus que jamais la distance occupe une place importante sur la planète golf.
Coup d’œil sur les statistiques du PGA Tour pour la saison 2020-2021 pour constater que 63 joueurs maintiennent une moyenne de distance sur les coups de départ supérieure ou égale à 300 verges.
Il s’agit d’une augmentation de près de 50% par rapport en 2017 alors qu’on retrouvait 43 joueurs frappant en moyenne plus de 300 verges sur leur coup de départ.
Le chiffre 300 verges représente un barème, un standard de distance dans le monde du golf . Si un joueur frappe plus de 300 verges, on le reconnaît comme un long frappeur.
Il s’agit d’un chiffre de démarcation au même titre que le plateau des 50 buts en une saison au hockey ou encore une moyenne de 300 au baseball pour parler d’un excellent frappeur.
Ça ne veut pas dire qu’un joueur qui franchit les 300 verges sur ses coups de départ obtiendra nécessairement le meilleur pointage de la journée, mais c’est un bon début.
En fait, c’est un bon début si en plus cette frappe est précise. À ce moment-là, on a la combinaison parfaite.
Une étude du PGA Tour effectuée en 2017 prouvait l’importance de la distance. Sur un total de 190 joueurs répertoriés, les 43 golfeurs ayant une moyenne supérieure à 300 verges ont gagné en moyenne 2,546,061$ pour la saison, alors que les 147 autres avec une moyenne inférieure à 300 verges ont gagné en moyenne 1,362,608$. Un écart assez important entre les 2 groupes.
DeChambeau
Peut-on parler d’un effet Bryson DeChambeau présentement dans le monde du golf? Je pense que oui. J’ai côtoyé plusieurs jeunes joueurs depuis le début de la saison et plusieurs d’entre eux regardent et analysent les performances du « Mad scientist ». Et j’ajouterais que c’est normal.
Des gens qui frappent à l’occasion des balles dans un champ de pratique vont vouloir tenter de frapper le plus loin possible avec le driver. C’est humain, c’est naturel de vouloir la frapper le plus loin possible.
Mais dans le cas de DeChambeau, il ne parvient pas à dominer le Tour uniquement par sa puissance ou la distance de ses coups. Lorsqu’il a du succès, c’est qu’il a aussi joué avec précision et son jeu court était à la hauteur.
Et ça, je trouve cela rassurant. Je serais déçu de voir le golf transformé à ce point que seule la distance des coups de départ fasse toute la différence.
Parce que le golf est aussi un jeu de dextérité, de précision. Savoir bien gérer ses émotions est un élément clé également. En fait, pour réussir à bien jouer et être à son meilleur sur le terrain, il y a de multiples facteurs qui entrent en ligne de compte.
C’était comme ça du temps de Ben Hogan, de Arnold Palmer, de Jack Nicklaus, de Tiger Woods et encore aujourd’hui.
Évolution
Évidemment, en moyenne on frappe la balle plus loin en 2021 qu’en 2001, qu’en 1981. La technologie évolue. L’équipement est plus performant, les balles sont meilleures. Les élans se sont améliorés et les golfeurs sont de meilleurs athlètes.
Je fais attention ici pour ne pas comparer les professionnels et les amateurs. Il y a souvent un monde de différence entre les deux. Ce que l’on voit des joueurs professionnels est difficilement atteignable pour la majorité des joueurs amateurs.
Le commun des mortels ne frappe pas un fer 9 à 160-170 verges régulièrement. Ce que peuvent faire les pros très souvent.
Mais le principe demeure le même. Oui la distance permet plus d’options et de possibilités, mais ce n’est pas l’unique critère pour réussir à bien jouer.
Stats
Concrètement, l’analyse des 10 plus longs frappeurs du Tour confirme que la distance n’égale pas le succès de façon automatique.
DeChambeau est au sommet avec une moyenne de 321.9 verges par coup de départ, il est au sixième rang mondial.
McIlroy vient au 2e rang à 318.7 verges et il occupe le 11e rang mondial. Ensuite viennent Cameron Champ, Wyndham Clark et Will Gordon pour compléter le Top 5 des plus longs frappeurs du Tour.
Mais leur classement mondial est tout autre. Champ (123e), Clark (153e), Gordon (260e). Une preuve évidente que le golf est beaucoup plus qu’un concours de long drive. Et c’est bien ainsi.
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Bonne semaine!
Jean Maheux
Bravo M. Cloutier pour vos articles toujours très intéressants. Il y a un petit point ce matin que je ne partage pas avec vous: comparer un frappeur de 300 verges au golf avec le fait de compter 50 buts au hockey est incorrect. Sur environ 600 joueurs qui évoluent dans la ligue nationale de hockey, il y en a combien qui ont marqué 50 buts cette année? Je n’ai pas vérifié les statistiques mais d’après moi il n’y en a pas plus que deux.
J’aime toujours vous lire.
Bonne journée.
Ray Cloutier
Bien sûr! Avec 56 matchs au lieu de 82, la dernière saison était exceptionnelle.