Verchères – Le vent soufflait sur la plaine, faisant frémir maïs et soya bordant les allées. Tout au bout de celles-ci, les fanions sur les verts en faisaient tout autant, ballotés par les faibles rafales. «Attention car tout à l'heure, sur le neuf de retour, ce sera une toute autre affaire», prévient Daniel, notre compagnon de jeu et membre du club Verchères où nous sommes allés jouer il y a une semaine.
En effet, dès le 10e trou, les champs ont disparu. Les arbres se dressant de part et d'autre de l'allée, tel un étau réduisant l'espace pour placer la balle, contraient le vent qui tentait de se faufiler. Et ce sera ainsi pendant 9 trous.
Il n'y a pas que les champs qui ont disparu, la plaine aussi. Sur certains trous, vallons et autres dénivellations s'imposent. Quelques obstacles d'eau aussi cherchent à compliquer le travail des amateurs. On pense au 13e trou où la précision, tant sur le coup de départ qu'au second pour atteindre le vert, doit être à son meilleur.
Et dès le trou suivant, une courte normale 3, un vert minuscule attend les golfeurs… euh! pas un vert, carrément un timbre poste!
Puis tout de suite après, au 15e trou (normale 5 de 555 verges des bleus), il faut sortir l'artillerie lourde, geler sa drive le plus loin possible pour réduire la distance lors du deuxième coup où, devant, tout se rétrécit. La précision est encore de mise sur ce trou car, trop à gauche, difficile d'atteindre le vert qui, lui, se trouve au bas d'une pente.
Après avoir combattu ce monstre, un autre bon défi suit au 16e où s'étend une normale 3 de… 232 verges!
«Je préfère le deuxième neuf au premier, nous glisse alors notre partenaire Daniel. Le défi est plus grand et j'aime bien.»
Et voilà qu'il rajoute que l'autre parcours, le Verchères, est totalement dans le même genre. Les 18 trous sont dans le boisé, pas de plaine dégagée, que des allées bien protégées par les rangées d'arbres.
Notre intention de jouer au club Verchères découlait d'un «incident» remarqué sur les réseaux de chialage où des chialeux chialent après des chialeux. Cet été, quelqu'un avait écrit que le terrain était affreux, que les conditions étaient médiocres et autres plaintes du genre. Dès le lendemain, un message totalement différent apparaissait sur le même réseau et, cette fois, on encensait le club, disant que tout était parfait.
Ce message positif était peu après suivi d'autres commentaires allant dans le même sens, ce qui a fait dire à certains utilisateurs que la direction du club devait être derrière tout cela.
Peu importe, dans notre cas nous avons découvert un très beau parcours de golf. Un terrain en très belle condition. Les verts étaient superbes, absolument rien à dire. Au lendemain d'une pluie abondante survenue pendant la nuit, on aurait facilement pu connaître des conditions de jeu autrement moins belles, mais ce ne fut pas le cas.
Certes, sur le parcours, de temps à autre, on peut y apercevoir quelques petits monticules de terre soulevée ici et là, mais on devine vite qu'il s'agit de travaux légers visant à améliorer, justement, les conditions de jeu.
Autre fait à signaler: c'est très abordable. De plus, malgré les petites collines à gravir dans la section boisée du club, le parcours se marche bien, rien de très contraignant.
De l'avis de nos partenaires de jeu ce jour-là, qui sont également membres au Verchères, la nouvelle direction du club apporte constamment des améliorations au terrain depuis son arrivée l'an passé. «Et ils sont très à l'écoute face aux attentes des membres, ils sont ouverts», de spécifier Daniel.
Rappelons que l'an passé M. Alain Claude a vendu le club Verchères, en banlieue de Montréal, à quatre jeunes investisseurs, soit Mathieu Vidal, David Lévesque-Gendron, Isaël Dagenais et Marc-André Maurice. Ces derniers avaient d'abord dans l'idée de partir une microbrasserie mais leur projet ayant avorté, ils se sont tournés vers le golf.
«Pour préparer notre projet de microbrasserie, nous racontait l'an passé Mathieu Vidal, on se réunissait en venant jouer au golf ici, au Verchères. Et quand le projet est tombé, on a appris que le club était à vendre. Alors on a décidé d'investir dans le golf.»
Un projet de microbrasserie est toujours dans leurs plans – mais sur pause en ce moment – et le club de golf Verchères sera pour eux un endroit idéal pour faire connaître leurs futures bières.
«Nous avons décidé de consacrer tous nos efforts sur la relance du club de golf. D'autant plus qu'avec la pandémie, il y a des délais dans tout. Nous ne voulions pas que le terrain souffre de ces délais», d'expliquer M. Vidal lorsque joint plus tôt cette semaine.
Cela dit, nous en avons profité pour lui parler des commentaires apparus sur le fameux réseau social. Selon Mathieu Vidal, le commentaire négatif provenait d'une personne qui en voulait au club et ceux positifs qui ont suivi, étaient signés de membres offusqués de voir quelqu'un faire circuler des faussetés.
«Nous avons pris une centaine de photos du terrain et des verts et nous les avons envoyées à l'administrateur du groupe Facebook en question et, dès lors, il a retiré le post nous concernant», a précisé Mathieu Vidal.