Longueuil – Le professionnel Ben Boudreau, du club Parcours du Cerf, l'affirme sans détour: «Quand j'entre travailler, je suis heureux!» Et c'est ainsi depuis 31 ans, soit la moitié de sa vie!
En effet, depuis la création de ce parcours de golf dont la notoriété n'est plus à faire, le grand pro à la chevelure bouclée, aux éternels verres fumés et, surtout, à l'élan de golf gracieux, sans faille, agit comme professionnel en titre. Alors qu'il en est à sa 31e saison, il assure ne jamais s'y ennuyer.
C'est donc un accomplissement (qui est loin d'être terminé…) pour cet homme qui, depuis la tendre enfance, a décidé de faire carrière comme pro de golf.
Cela nous trottait dans la tête depuis un bon moment d'écrire au sujet de Ben Boudreau. Il est de ceux qui ont marqué et qui marquent encore l'univers du golf au Québec. Pas de doute, c'est une légende du golf québécois, une légende vivante. Alors il y a quelques semaines, comme nous étions en reportage sur la rive sud de Montréal, on a enfin bouclé une petite rencontre avec lui. Une petite rencontre qui nous a permis d'en apprendre beaucoup, à commencer par le fait que le golf est entré dans sa vie à l'âge de 13 ans, que ce fut le coup de foudre et qu'il vit depuis lors une belle romance avec ce sport magnifique.
«Mon père jouait au Bic et à partir de 13 ans, il m'a amené au terrain pour que je sois son cadet, rappelle celui qui est natif de la région de Rimouski. J'ai aimé cela dès la première fois et je me suis aussitôt enrôlé dans l'équipe de cadets du club.»
Mais voilà, quelques années plus tard, son père décède. Avec ce drame, il a certes perdu un être cher, mais nullement son amour pour le golf. C'est ainsi qu'il se retrouvait à chaque matin sur le bord de la route 132 à faire de l'autostop pour se rendre au club du Bic pour y travailler comme cadet.
«À cette époque, précise Ben Boudreau, je prévenais ma mère que je voulais devenir golfeur professionnel. Ce qu'elle ne souhaitait pas du tout. Mais à 17 ans, là, j'étais déterminé et je lui ai dit que c'était non négociable, pro de golf serait ma profession. Elle a accepté à la condition que je finisse mes études avec un diplôme universitaire. J'ai gradué finalement en marketing avec certification en droit. Je sais maintenant que ce diplôme m'a jusqu'ici beaucoup aidé dans ma carrière.»
Compétition
Dès sa sortie de l'université, il a plongé tête première dans le monde du golf, là où il avait toujours voulu aller. Il s'est retrouvé dans différents clubs comme Fort Prével, Lac St-Joseph, Royal Québec et enfin le Parcours du Cerf.
À travers tout cela, il a fait sa marque dans le milieu de la compétition. Figure bien connue des circuits provinciaux, il a flirté à quelques reprises avec l'élite mondiale, notamment avec deux participations à l'Omnium canadien.
«En 2009, relate-t-il, j'avais remporté le tournoi des pros de club du Canada et m'étais ainsi retrouvé à Glen Abbey pour le Canadian Open. L'année suivante, quand je me suis retrouvé aux qualifications pour ce même tournoi qui, cette fois se tenait au St. Georges Country Club, j'avais un très fort feeling que j'allais remporter cette qualif. J'étais arrivé au champ d'exercice en me disant: qui, ici, à part moi, a déjà gagné le championnat canadien des pros de club? Personne. Alors c'est moi qui vais gagner! Et ce fut le cas.»
Pendant l'entrevue, dès qu'il était question de compétition, on percevait facilement que le sujet l'allumait. Il se plaisait à relater les moments forts vécus au cours de toutes ces années en bataillant contre ses pairs. Ses souvenirs étaient clairs et précis, détaillant avec aisance une victoire à l'arrachée au dernier trou, ou une autre en prolongation ou, encore, une défaite crève-cœur à la suite d'un mauvais coup.
«Toutefois, enchaîne-t-il, ce que j'aime le plus avec la compétition, c'est la préparation. Toutes les démarches comme l'entraînement au champ d'exercice, les séances avec un coach, la préparation physique et mentale, etc, tout ce que l'on entreprend des semaines à l'avance pour espérer connaître un bon tournoi. Cela me plaît tout autant que la compétition elle-même.»
Ces temps-ci, il a peut-être diminué un peu de ce côté, mais des participations à des tournois figurent toujours à son agenda. Avec les saisons actuelles où l'engouement pour le golf est marquant, sa présence au club, notamment pour donner des leçons à de nouveaux adeptes, demeure primordiale. Mais retourner sur les allées affronter les autres pros reste toujours dans ses intentions. Sauf que cela demeure une question de décisions à prendre pour bien gérer son temps mais ça, Ben Boudreau a toujours su le faire.
«Si je résume ma carrière, dit-il, je dirais justement que c'est une suite de décisions heureuses. J'ai pris des décisions sans jamais savoir si c'étaient les bonnes et, au final, ça a été le cas.»
Carl Pelletier
Ben Boudreau est une légende vivante effectivement! C’est un privilège de jouer avec ce professionnel aguerri et d’une grande classe. Un compétiteur dans l’âme !
Bravo Ben et belle continuité