West Palm Beach, Floride – Quand il est question de développement des jeunes golfeurs et golfeuses, les yeux de Mary-Lee Cobick deviennent plus brillants. Quelque chose s'allume. Le coaching, c'est le summum!
«J'adore voir la progression des juniors, lance-t-elle. Surtout leur développement personnel. Ce n'est pas nécessairement les améliorations au niveau de leur élan qui m'intéresse le plus, mais le développement de leur personnalité et la découverte de leur passion dans la vie.»
Avant une partie de golf récente au club Okeeheelee, à West Palm Beach en Floride, nous tombons par hasard sur la professionnelle québécoise Mary-Lee Cobick. Celle, dont le nom revenait régulièrement dans les années 90 lorsqu'il était question d'exploits sur la scène du golf au Québec, dirige maintenant une entreprise de gestion de golf dans trois centres floridiens, dont justement le club Okeeheelee.
L'Oiselet à Amos
Mary-Lee Cobick a grandi sur les allées du club de golf l'Oiselet à Amos, en Abitibi. Son père Joe en était le copropriétaire. Ce n'est toutefois pas avant ses 15 ans que la passion du golf l'atteint, elle qui s'adonnait à plusieurs autres sports. N’empêche, elle ne tarde pas à se démarquer puisqu'à 17 ans, elle mettait la main sur le titre de meilleure golfeuse junior au Canada!
«J'ai été chanceuse, émet-elle, tout sourire, ça marchait bien pour moi. Sauf qu'au niveau amateur, cela n'a pas été aussi bon. Par contre, lorsque je suis devenue pro, tout s'est replacé et j'ai même été, une année, la meilleure de la Série DuMaurier, le circuit professionnel canadien de l'époque.»
Puis le temps d'aller plus loin ou plus haut s'est pointé. Le temps de participer aux qualifications de la LPGA. Elle s'y lance et rate la deuxième étape par deux coups seulement.
«Ce fut un mal pour un bien, analyse-t-elle. Je commençais à moins apprécier cette vie de nomade, je manquais de jus ou, plutôt, de volonté. Je pense que j'aurais pu me reprendre les années suivantes et avoir le potentiel pour percer, mais le goût n'était plus là.
«Je me souviens d'un moment, après un tournoi, où des consoeurs discutaient autour de moi et préparaient leur prochain vol pour leur prochain tournoi. Je n'avais pas à y aller, à cette compétition, et j'en étais soulagée. Là, il y a eu un déclic. J'ai compris qu'il fallait arrêter.»
Créer ses opportunités
Et la voilà qui s'installe en Floride et se lance dans l'enseignement du golf. Elle avait fait ses études à Tallahassee et avait décidé de demeurer dans cet état pour poursuivre sa carrière.
«J'ai été chanceuse car j'ai pu obtenir assez facilement ma carte verte me permettant de travailler aux États-Unis, dit-elle. Cela fait maintenant 19 ans que je suis associée à cette compagnie de gestion de golf. J'en suis propriétaire depuis quelques années. J'ai toujours aimé le côté business.»
Nous lui faisons remarquer que le mot »chanceuse » revient assez souvent lorsqu'elle parle de son cheminement et qu'il faut sûrement plus que de la chance (comme du talent, peut-être…) pour en arriver où elle est maintenant. Alors l'exemple de son père lui vient dès lors comme explication.
«Quand on est chanceuse, estime-t-elle, c'est que quelque part, on crée nous-mêmes nos opportunités. Je revois mon père qui n'avait pas peur de prendre le téléphone, parfois, pour placer le coup de fil important que d'autres n'osaient pas faire. Ou encore, il allait frapper à des portes que l'on croyait fermées et réussissait à se faire entendre. J'ai peut-être cela en moi? Ou du moins, j'ai un bon modèle à suivre!»
Auprès des Québécois
Elle est donc aujourd'hui, avec son entreprise Golf Professionnal Services, à la tête des boutiques de golf du club Okeeheelee, de même que de celui du parcours Park Ridge, en plus de gérer le centre d'entraînement John Prince. Tout cela est associé au Junior Golf Foundation of America, cet organisme où Mary-Lee Cobick adore voir les jeunes évoluer. De ce programme sont issus des athlètes tels Brooks Koepka, Morgan Pressell et Lexi Thompson.
«J'aime vraiment cela ici, exprime-t-elle, joyeuse. Nous formons une belle équipe et la clientèle est formidable!»
Seule du groupe à s'exprimer en français, elle a bien sûr la tâche d'enseigner aux Snowbirds du Québec. Et parlant du Québec, a-t-elle, de temps à autre, le mal du pays?
«Oui, admet-elle sans détour. J'aimerais surtout être près de ma famille et de mes amis. C'est toujours spécial de retourner chez nous de temps à autre. Les activités d'hiver comme le ski, la motoneige et le patin me manquent parfois.»