Fort Lauderdale, Floride – «Je crois que le golf est le plus bel exercice d'humilité qui soit. Parfois tu te dis: «Ça y est, je l'ai!» Tu crois alors avoir compris comment ça marche et puis peu après, ça ne marche plus! Sans que tu ne saches pourquoi!»
La partie en compagnie du comédien Michel Forget venait de se terminer et, question de découvrir un peu plus la passion de ce dernier pour le golf, on discute autour d'une table tout en apaisant notre soif avec un bon thé glacé en cette chaude journée de Floride.
La discussion allait bon train lorsqu'il lança ces mots sur la leçon d'humilité associée au golf. Et il précisa: «La guerre n'est jamais gagnée avec le golf… Et il faut aussi être réaliste. Quand on regarde la tableau des meneurs, lors des tournois de la PGA, on a tendance à juste voir ceux du haut avec leur marque sous le par. Si l'on jette un coup d'oeil vers la bas et que l'on voit des noms très connus avec des scores comme 81, 82 ou, encore, avec des mentions Did Not Finish, ça remet un peu les choses à leur place. Si ces excellents joueurs sont capables de mauvaises performances, c'est aussi notre cas, nous les amateurs, et il faut l'accepter.»
Toi et le bâton
Volubile, Michel Forget ne se fait pas prier pour parler de son amour pour le golf. De toute évidence, il respecte la complexité de cette discipline.
«C'est comme les échecs, dit-il, tu n'as jamais fini d'apprendre avec le golf. Et cela dépend juste de toi, c'est toi avec ton bâton, rien d'autre. Tu ne gagnes pas parce que ton adversaire a raté son service ou encore frappé la balle dans le filet, non, c'est juste toi qui contrôle ton jeu.»
Mais son appréciation ne se limite pas qu'au défi que représente ce sport. Il poursuit: «Le golf révèle souvent la vraie nature de quelqu'un. On connaît vite une personne en jouant au golf avec elle. Et il y a aussi le côté santé, nature, bon temps entre amis, découvertes… Je soutiens la Fondation Procure de Jean Pagé et cela nous amène à jouer plein de beaux terrains de golf. Ça aussi c'est plaisant!»
Moins deux
De tout temps, le golf fait partie de la vie du comédien. Il a débuté comme cadet à l'âge de 9 ans au club municipal de Montréal («J'ai eu le privilège de porter le sac de M. Adrien Bigras», glisse-t-il, un brin de fierté dans les yeux.) et sa passion n'a de cesse d'augmenter.

Il a joué partout, souvent et même, fatigué… Il précise: «Dans ma vie professionnelle d'acteur, je pouvais parfois donner deux spectacles de suite un samedi soir et, le lendemain matin, j'étais sur les départs pour un 18 trous. J'étais toujours épuisé, je jouais au golf fatigué. J'aurais dû un peu ralentir…»
Donc un passionné mais aussi un bon golfeur. Lors de notre ronde en sa compagnie, il a joué un beau 78 facile. Il frappe de très bons coups de départ, pas trop de problème avec les fers mais il admet que sur les verts, il ne l'a pas toujours, autant pour ce qui est de lire les trajectoires de roulés que du coup à exécuter avec le fer droit. N’empêche, le putter ne lui a pas trop causé de problème, il y a quelques années, lorsqu'il s'est permis un excellent moins deux sur le parcours Ouest du club Jacaranda en Floride.
«J'avais collé 16 par l'un après l'autre, raconte-t-il, et je n'avais plus de pression rendu au 17e trou. Je me disais que je jouais ma meilleure partie, peu importe ce qui se passerait avec les deux derniers trous. Et bien j'ai fait deux oiselets pour finir!»
Retraite
Du fameux Mario Duquette, le comptable coloré dans du Tac au Tac, au directeur d'école dans Virginie, en passant par le directeur-gérant du National dans Lance et Compte ou encore Azarius Lacasse, dans Bonheur d'occasion, Michel Forget a eu une vie de comédien bien remplie. Maintenant à la retraite, il vit sa passion pour le golf pleinement et il ne joue plus fatigué.
Ainsi, bon an mal an, il joue plus de 200 parties de golf! Il aura bientôt 74 ans et la forme y est toujours, modifiant simplement ses séances au gymnase de manière à être plus d'attaque sur les allées. Mais du côté théâtre, cinéma, télé… qu'en est-il?
«Euh, hésite-t-il, je ne peux pas en parler pour l'instant, mais une annonce s'en vient…»
Oups… va-t-il de nouveau jouer au golf fatigué?