Wilmington, NC – «Je m'en souviendrai toujours! Mes amis hésitaient à rentrer dans ce bar des environs de Myrtle Beach qui leur semblait louche. J'ai réussi à les convaincre et, quelle bonne chose, j'y ai trouvé l'amour de ma vie!»
C'est sans gêne et avec même plein d'enthousiasme, de gaieté que J. T. Kobelt se plaît à raconter ce qui s'est passé il y a 26 ans, en Caroline du Nord, alors qu'il était en voyage de golf. Ce grand gaillard au sourire éternel a alors rencontré dans ce bar qui, selon ses dires, attirait davantage les maniaques de motos et de gros rock que les golfeurs, sa dulcinée.
Et cette dernière s'appelle Meghan. Aujourd'hui, plus d'un quart de siècle plus tard, donc, Meghan et J. T. (pour Jean-Thomas) unissent leurs efforts pour mener à bien une entreprise dont les activités remontent justement aux origines de leur rencontre, soit le golf, bien sûr!
De la construction au golf…
De passage à Myrtle Beach, l'occasion était belle de s'arrêter à Wilmington où le couple a ses bureaux. J. T. Kobelt, un Québécois d'origine, a mis sur pied MyrtleBeachGolf.ca (un centre de réservation de forfaits golf) quelques années après s'être installé dans cette ville de la Caroline du Nord où il avait croisé celle qui allait devenir sa compagne de toujours.
«Honnêtement, raconte-t-il, à cette époque, j'aimais certes le golf mais c'était davantage pour être avec mes chums que je les accompagnais dans les environs de Myrtle Beach. Je n'ai jamais été très talentueux, donc je n'avais pas autant d'enthousiasme à jouer que mes amis.»
Et qu'en est-il de Meghan?
«C'est avec moi qu'elle a eu la piqûre du golf, déclare fièrement J. T., et depuis, elle est une vraie maniaque!»
«Oui, une vraie mordue!», renchérit-elle en nous exhibant tous les bâtons de golf qu'elle a acquis depuis qu'elle a laissé le domaine de la construction pour celui du golf.
«Elle était entrepreneur, explique son conjoint. Mais comme mon centre de réservation prenait toujours plus d'ampleur, elle s'est jointe à moi. Nous formons une belle équipe!»
Pour les Québécois
Bien qu'il admet avoir adopté sans problème le mode de vie de nos voisins du sud, ce qui est tout à fait normal («J'ai maintenant un gros pick up!», lance-t-il, les yeux rieurs.), J. T. Kobelt est resté Québécois dans l'âme et son idée de desservir les amateurs de golf francophones a vite fait du chemin.
«On a aussi des clients américains et ontariens, bien sûr, mais les Québécois sont plus nombreux, précis-t-il. C'est 80% de notre clientèle. Ils peuvent compter sur un francophone qui est sur place. C'est plus rassurant.»
Certes, il s'agit là de l'un des principaux atouts de MyrtleBeachGolf.ca, mais en discutant avec lui on en découvre bien d'autres, dont les plus importants, il nous semble, l'absence de dépôt lors de la réservation et le remboursement total advenant une annulation.
«Ça, insiste J. T., les gens aiment bien. Peu importe la raison, lorsqu'ils doivent annuler, on les rembourse au complet advenant qu'ils aient déjà payé ou fait un dépôt. Car même si on n'exige aucun dépôt, certains tiennent à en faire un pour s'assurer qu'ils feront bel et bien leur voyage de golf.»
Le marché a changé
En plus de 20 ans d'opération dans la région de Myrtle Beach, La Mecque du golf en quelque sorte, J. T. Kobelt a été témoin de bien des changements. Il ne se plaint nullement de tout cela, mais aime bien raconter qu'il a dû ajuster son travail au fil des ans.
«Avant internet, donne-t-il alors comme exemple, il y avait un seul chef de groupe. Maintenant, il y en a plusieurs dans le même groupe… Certains membres vont fouiller sur le web puis soumettent au responsable quelques idées. Alors le téléphone sonne plus souvent… Mais c'est juste normal et c'est correct aussi.»
Autre changement qui, lui, visiblement, l'agace davantage, concerne les clubs de golf ou les regroupements de clubs de golf.
«Depuis quelques années, explique-t-il, les compagnies propriétaires de plusieurs terrains ont instauré le dynamic pricing. Selon l'heure et la journée, les prix varient d'un moment à l'autre, question de charger un prix supérieur lors des affluences plus grandes. Mais pour les centre de réservation comme nous, tout est plus compliqué. Quand un groupe demande tel terrain, nous allons voir les prix selon les heures. Le temps qu'on rappelle le responsable pour lui dire les prix, bien souvent les heures de départ désirées ne sont plus disponibles, quelqu'un les a réservées par lui-même sur internet. On doit tout reprendre.
«Avant, poursuit-il, on avait un prix global et on pouvait envoyer les clients sur les terrains en sachant que les prix ne changeraient pas. Mais ce n'est plus le cas pour quelques groupes de club. Nous avons fait des demandes pour qu'ils cessent cette pratique avec nous, mais ils n'ont pas voulu. Alors nous ne les appelons plus.»
Il mentionne que le groupe des Glen (Shaftesbury Glen, Heater Glen, Possum Trot et Glen Dornoch) ont tenu mordicus à ce dynamic pricing et cela leur a nui. «Ils ont récemment fermé le Heater Glen…», mentionne-t-il.
Avantage
MyrtleBeachGolf.ca, comme les autres entreprises faisant affaire avec des clients canadiens, doit composer avec un taux de change qui n'est pas toujours avantageux. Mais M. Kobelt croit que les golfeurs du nord demeurent gagnants malgré tout.
«Il ne faut pas oublier que l'essence et la bière coûtent pas mal moins cher ici!», rappelle-t-il avec, encore et toujours, son large sourire aux lèvres.
En terminant, le titre de cet article parle d'une histoire d'amour devenue une aventure de golf… C'est le cas et, oui, on sent facilement, en côtoyant J. T. et Meghan, que la complicité en affaires s'affiche de façon tout naturelle, mais à voir aussi les regards, les sourires qu'ils échangent de temps à autre, de toute évidence, l'histoire d'amour se poursuit elle aussi…