Joly – À chaque fois qu'on se retrouve au club Les Boisés de Joly, un souvenir de l'été 2006 refait surface. Récemment, nous y étions de retour et, 16 ans plus tard, force est de constater que le champ herbeux, perdu au fond de la campagne de Chaudière-Appalaches, qui bordait à l'époque une petite forêt, n'a plus rien à voir avec ce souvenir. Le tableau qui s'offre dorénavant à nous est celui d'un magnifique parcours de golf qui a atteint son summum.
On se serait cru ailleurs. Quelque part peut-être dans les Carolines? Au complexe des Legends à Myrtle Beach? Peu importe, devant nous des allées impeccables souvent délimitées par du fétuque donnant un coup d’œil agréable à l'ensemble.
Même chose pour les verts. Rien à dire sinon qu'ils sont superbes avec une excellente vitesse de roulement. Chapeau au surintendant Guillaume Lacasse!
En somme, ce terrain qui a à peine une douzaine d'années d'opération est pratiquement déjà mature à souhait. Toutefois, et ce depuis toujours, ce qui à notre avis plaît et attire golfeurs et golfeuses demeure la qualité de son design. Et c'est là qu'on peut revenir sur ce souvenir de 2006 dont nous vous parlions au début de ce texte.
Cet été-là, nous rédigions la chronique de golf dans un quotidien national. Nous avions eu vent d'un projet de golf dans ce secteur de la MRC Lotbinière. Après quelques démarches et coups de fil ici et là, nous voici dans la petite municipalité de Joly où trois à quatre personnes nous y attendaient.
Ce groupe était bien sûr composé des promoteurs de ce nouveau club de golf, en l'occurrence des gens de la place maniaques de la petite balle blanche et désireux de faire aboutir un projet prometteur pour leur région. Il y avait aussi parmi eux un jeune architecte paysager à l’emploi de la firme Graham Cooke, l'entreprise de design de golf bien connue qui avait obtenu le contrat.

L'architecte en question, Yannick Pilon (qui 9 ans plus tard allait signer des textes sur notre site GML relatifs au design des terrains de golf) nous avait alors invité à marcher dans le champ, à longer le boisé qui le bordait, tout en nous décrivant chacun des trous qui apparaîtrait ici et là quelques années plus tard.
Sans même voir ces trous, juste les imaginer après les explications de Yannick, on devinait qu'il y aurait plus qu'un simple terrain de golf à cet endroit, qu'il y aurait quelque chose de nouveau, de différent, de moderne. Toutefois, il aura fallu attendre plus longtemps que prévu pour voir les résultats finaux de ce projet, des problèmes de financement s'étant dressés dès le départ et ce n'est qu'à la fin de 2010 qu'il était complété.
L'été suivant, soit en 2011, nous y sommes retournés pour, encore là, rédiger une chronique de golf dans le journal. Les attentes n'étaient pas énormes, ce parcours était encore trop jeune, évidemment, mais il était clair qu'avec son design exceptionnel il était promis à de belles choses.
Six ans plus tard, on débarquait encore aux Boisés de Joly, cette fois pour y jouer, pour le plaisir, pas de caméra ni de bloc-notes, ni de crayon. Pour imager nos propos, disons qu'à ce moment on constatait que le nouveau-né de 2011 était devenu un gamin plein d'entrain qui ne voulait que grandir pour devenir une belle et grande personne!

C'est ce que nous avons donc découvert il y a quelques jours, lors de notre retour. Un ado, certes, mais déjà bien en forme! Mature avant son temps? Non, tout simplement l'aboutissement d'un travail d'entretien bien fait au cours des 10 dernières années et ce, même si le club a connu des moments difficiles.
En effet, en 2020, trois nouveaux actionnaires ont pris le club en main après les déboires de la coopérative créée au début pour gérer ce nouveau club de golf (voir Relancer un club en temps de pandémie). Depuis, les choses vont rondement et comme l'explique le nouveau directeur général, Martin Trudel, le rapport qualité-prix y est pour beaucoup. (En exemple, seulement 35$, du lundi au jeudi, pour 18 trous impeccables!)
Mais il y a plus, souligne M. Trudel. «Ici, les installations, dit-il en référence au champ d'exercice, entre autres, sont de qualité, c'est bien adapté aussi pour donner des leçons de golf. Et il y a une très belle ambiance de club.»
On parle d'un «ado», d'un terrain de golf encore jeune et malgré tout à son summum… qu'est-ce que ce sera une fois adulte?