Québec – «Depuis le début les gens croient que nous allons fermer, que des condos seront bientôt érigés sur le terrain. Quelle rumeur! On l'entend souvent, celle-là!»
Josée Carrier sourit. Elle soupire aussi. On la sent à la fois amusée par cette fameuse rumeur que le club de golf Métropolitain, à Québec va bientôt fermer, et agacée parce que son frère Alain et sa soeur Marie-France, qui gèrent avec elle ce parcours, n'ont nullement l'intention de vendre le terrain à des promoteurs immobiliers.
«Dès que nos parents ont pris les rênes de l'entreprise, on leur a tout de suite demandé quand ils allaient vendre pour y construire des maisons ou des condos, rappelle-t-elle. Et cela n'arrête pas depuis. Mais non, il n'y a pas eu et il n'y toujours pas d'intention de vendre ou de fermer le terrain de golf pour y faire du développement domiciliaire.»
Entreprise familiale
Effectivement, les amateurs de golf de la région de Québec ont souvent entendu cette rumeur comme quoi le Métropolitain allait bientôt être envahi par des immeubles à condominiums. Sa situation géographique (angle autoroute Henri IV et boulevard Chauveau) en fait un lieu intéressant pour un quelconque développement immobilier, mais pour l'instant, rien de concret dans ce sens n'est envisagé.
«On ne sait jamais ce qui peut arriver plus tard, surtout avec la baisse d'achalandage que connaît le golf depuis quelques années, mais en ce moment, le club de golf reste bien en place et nous regardons vers l'avenir», assure Mme Carrier.
Le club Métropolitain fait partie de la vie des Carrier. Depuis le début des années 80, ceux-ci sont chez eux, sur ce terrain de golf fondé en 1963. Ce neuf trous a été pris en charge par la ville de Sainte-Foy, en 1975, puis confié à M. Roger Carrier et son épouse Denise, quelques années plus tard, à la suite d'un processus de soumissions publiques.
D'ailleurs, il y a un mois, la famille a vécu de grandes émotions à ce club.
«Ma mère est décédée le 15 août dernier, mentionne Josée Carrier. Des employés et des membres du club nous ont suggéré de faire une cérémonie, pour lui rendre hommage, ici au Métropolitain. Ce club de golf, c'était sa vie! C'était tout à fait normal que nous lui rendions hommage à cet endroit.»
Un autre neuf trous
Le club Métropolitain s'est agrandi, fin des années 80, lors de l'acquisition des terrains voisins, ceux longeant l'autoroute. Un champ d'exercice a été aménagé et un autre neuf trous a été construit.

«Il s'agit d'un neuf trous à normales trois, précise Mme Carrier. Il est très populaire. C'est un endroit parfait pour les débutants.»
Pour ceux et celles ayant déjà joué le neuf trous original, on retient surtout qu'il s'agit d'un parcours plat, facile à marcher. Les allées sont larges. À première vue, il donne l'impression d'être plutôt facile. Encore une observation qui fait sourire Josée Carrier.
«Facile…, lance-t-elle, sourire en coin. Venez y casser la normale, pour le fun. Même y jouer le par! Juste au trou numéro un, une normale trois, on est sûr de rien. On veut toujours l'atteindre au premier coup mais ça ne marche pas toujours. Au cinquième trou, par ailleurs, si notre coup de départ n'est pas bien placé, il y a un arbre qui obstrue l'entrée au vert et jouer la normale n'est pas garanti.»
Bien situé
Elle convient qu'il est important de rendre les parcours de golf plus «amicaux», mieux adaptés à tous les niveaux de golfeurs. C'est ce que l'on retrouve au Métropolitain, estime-t-elle.
«Je vais jouer d'autres terrains, relate-t-elle, et souvent, sur ceux-ci, je suis en par figure, j'attends les verts en coups réguliers. Ce n'était pas le cas ici. Alors j'ai pris l'initiative d'avancer les départs des femmes. Au début, il y a eu des critiques. Certaines joueuses trouvaient que c'était trop facile. Je leur ai dit de partir des jalons blancs, dans ce cas-là. Maintenant, il n'y a plus de commentaires à propos de ces départs des femmes avancés.»
Si la situation géographique peut être alléchante pour des promoteurs, elle demeure aussi un atout pour les dirigeants du club de golf. L'endroit est facile d'accès, proche de tout et, comme le mentionne Josée Carrier, ce n'est pas compliqué de s'y rendre pour un petit neuf trous rapide.