Québec – Alors que la crème des golfeurs débarque à Québec cette semaine pour deux événements majeurs, une triste nouvelle concernant les pros québécois est tombée: la PGA Canada retire la licence d'opération à l'AGP du Québec. Un petit mouvement de panique a suivi cette annonce qui fait en sorte que les gens travaillant aux bureaux de l'AGP, à Montréal, perdent leur emploi et que les professionnels de golf se retrouvent dans une situation assez floue.
Mardi, fin d'après-midi, les pros du Québec reçoivent un courriel de Toronto leur annonçant que leur association provinciale n'est plus reconnue. Dès lors, les réseaux s'enflamment, les pros échangent entre eux, placent des appels à l'AGP du Québec, bref tous cherchent à comprendre ce qui se passe.
Comme il est question des finances dans le courriel reçu, certains pros émettent l'hypothèse que l'association serait en faillite et là, la panique s'installe presque. Martine Laparé, en charge des opérations au Québec, ne cesse alors de tenter de rassurer tout le monde. Mais elle a les mains liées puisque, étant donné que la licence a été retirée, elle n'a plus ses codes d'accès au système.
«Je voulais aller voir ce qui se passait car le téléphone ne dérougissait pas, mais je ne pouvais pas accéder au système. C'est normal, quand tu congédies quelqu'un, comme c'était mon cas, tu bloques ses accès au système.»
D'émotions en émotions

Nous avons parlé à Mme Laparé hier matin (mercredi) et celle-ci était encore sous le choc. Elle racontait être passée par une foule d'émotions en quelques heures, à commencer par la colère.
«J'ai appris ce qui arrivait par les pros qui m'appelaient après avoir reçu le courriel de PGA Canada, a-t-elle précisé. La moindre des choses, c'est qu'ils (PGA Canada) auraient dû au moins m'en aviser. Mais non! Maintenant, nous sommes en réaction au lieu d'être en action.»
Elle a tout de suite insisté pour dire qu'il n'était pas question de faillite. «Ce n'est surtout pas à PGA Canada de nous déclarer en faillite, a-t-elle insisté. Notre situation financière est certes fragile, mais il y avait un plan de match pour aller de l'avant. On croyait aller dans cette direction mais voilà, ce courriel envoyé aux pros montre que ce n'est plus le cas.»
Elle ne savait pas sous quelle forme les services aux pros du Québec seront dispensés dans l'avenir, mais elle disait croire que ceux-ci seront assurément maintenus.
«Nous sommes en pleine tempête mais nous allons nous en sortir, j'en suis convaincue», a-t-elle soutenu.
À l'Omnium du Québec
Quelques pros rencontrés mercredi à La Faune, où se tient à partir de ce jeudi l'Omnium du Québec, ont préféré ne pas commenter la situation, trop concentrés sur l'importante compétition qui se met en branle. Car ce tournoi est l'un des plus gros du nouveau circuit Canada Pro Tour et il a lieu à Québec en même temps que le plus prestigieux événement amateur de la province, en l'occurrence le Duc de Kent, qui débute ce vendredi au Royal Québec.
Les professionnels partent donc le bal de cette semaine intensive de golf de qualité. Le champion des deux dernières années, Dave Lévesque (photo en manchette), s'attaquera au parcours en compagnie de 124 pros canadiens et américains.
Il s'agit de la première étape du volet international du nouveau circuit professionnel canadien. Selon la tête dirigeante du Canada Pro Tour, M. Jean Trudeau, quelque 80 joueurs sur les 125 inscrits, proviennent des autres provinces canadiennes ou des États-Unis. «Il y a même un pro d'Angleterre qui vient de s'ajouter», a-t-il lancé.
Au Duc de Kent
Du côté amateur, avec la tenue du Duc de Kent, il faudra surveiller le golfeur de l'heure, Hugo Bernard, qui vient de remporter la première étape de la triple couronne québécoise, soit l'Alexandre de Tunis. Bernard a reçu une triste nouvelle après sa victoire, soit le décès d'un ami de l'université. Peut-être voudra-t-il aller chercher une autre victoire en l'honneur de ce copain disparu?
D'autres joueurs qu'il faudra avoir à l'oeil: Vincent Blanchette, le champion défendant, Pierre-Alexandre Bédard (voir encadré), Étienne Papineau et un ancien pro, Dwight Reinhart.
Les femmes au Portage
Donc une grosse fin de semaine de golf à Québec mais l'action ne manque pas non plus sur la rive nord de Montréal où se tient depuis hier, au club Le Portage, le championnat provincial féminin. Ce vendredi, nous saurons si la championne en titre, la Beauceronne Josée Doyon, a su conserver le trophée.

À surveiller également, Caroline Ciot, du Country Club de Montréal, qui envisage un virage professionnel dans quelques semaines, et Katherine Gravel-Coursol, du Blainvillier, qui a remporté la première épreuve chez les femmes cette saison, soit la Coupe Savoy-Morel/NIVO au club Le Mirage.
La championne sénior de 2015, Hélène Chartrand, du Summerlea, pourra-t-elle garder son trophée? Et que fera sa petite consoeur de Summerlea, la junior Céleste Dao, une étoile montante dans le firmament du golf québécois?