L’Américain Brooks Koepka a remporté ce week-end la 105e édition du Championnat de la PGA sur le parcours Est du Oak Hill Country Club de Rochester, dans l’état de New York. Une victoire entièrement méritée pour ce redoutable athlète natif de West Palm Beach en Floride.
Mais celui dont j’entends le plus parler suite à ce championnat, ce n’est pas Koepka mais bien Michael Block. Cet homme âgé de 46 ans a profité de la fin de semaine pour se faire un nom et vivre le rêve de tout golfeur, particulièrement les professionnels de club.
Block était un des 20 professionnels de club à prendre le départ jeudi matin à Oak Hill. C’est une des caractéristiques intéressantes du Championnat de la PGA.
Il est important d’abord de différencier le PGA Tour de l’organisation PGA ( Professionnal Golf Association). Le Tour est le circuit professionnel, une organisation qui chapeaute plusieurs circuits à travers le monde.
La PGA, elle, est le regroupement de tous les professionnels de golf. C’est l’association des professionnels de golf en Amérique. Ils sont 29 000 aux États-Unis.
Pour la majorité d’entre eux, ils remplissent différentes tâches dans un club de golf reliées à la gestion. Ils donnent aussi des leçons, des cours de golf et essaient tant bien que mal de maintenir un niveau de jeu intéressant.
Chaque année, donc, le Championnat de la PGA réserve une vingtaine de places aux pros de club. Comme on l’a vu en fin de semaine, ils sont capables de jouer du golf de haut niveau. La difficulté est de le faire en temps opportun et, si possible, de le répéter le lendemain.
Dans le cas de Michael Block, il n’en était pas à son premier tournoi majeur en carrière, il avait réussi à se qualifier pour le US Open en 2007 et en 2018 (sans pouvoir faire la coupure).
À sa 5e participation au Championnat de la PGA, Block a fait fureur. Il est devenu la coqueluche de la foule réunie à Rochester. Et parmi les 20 pros de clubs ayant réussi à se classer pour le 2e tournoi majeur de la saison, Block est le seul à avoir évité la coupure.
Au 3e tour, Block natif du Missouri, a joué en compagnie de l’Anglais Justin Rose, un moment inoubliable pour lui et il a joué une 3e ronde consécutive de 70 (la normale) pour se retrouver à égalité au 8e rang après 3 rondes.
Lorsqu’on lui a appris samedi soir qu’il allait maintenant jouer aux côtés de Rory McIlroy, il n’en croyait pas ses oreilles. Pour lui, jouer avec Rory était un rêve qui se réalisait.
Et comme si ce n’était pas assez, Block a réussi un trou d’un coup sur la normale 3 du trou numéro 15. Un coup incroyable avec un fer 7. La balle est tombée directement dans la coupe sur une distance de 151 verges, un fait encore plus rarissime.
«Je vis le rêve, le moment le plus surréaliste de ma vie. Cheers aux 29 000 pros de club, ceci est pour vous», a dit Block en acceptant le Crystal remis au meilleur professionnel PGA du tournoi.
Il était facile pour nous de penser aux professionnels de club que l’on côtoie au quotidien ici au Québec en voyant la performance de Block, un pro qui œuvre dans un club de la Californie.
Et ce sont ces pros de club qui permettent à ce sport de fonctionner. Évidemment les golfeurs sont importants, mais ces professionnels-gestionnaires, enseignants, sont des ressources essentielles pour la pérennité du sport.
En terminant au 15e rang du championnat, Block mérite la somme de 288 000$ pour ses beaux efforts. Sa plus grosse bourse en carrière avait été 75 000$ en 2014 lors du Championnat National de la PGA.
Michael Block a une façon spéciale de croire en ses chances sur le terrain. En 2007, lors d’une qualification pour le US Open, le caddie de Block lui avait lancé un Why Not (pourquoi pas) en parlant du coup roulé qui s’en venait. Block n’avait pas réussi à se qualifier cette année-là, mais il avait aimé le feeling associé à ce coup.
Il a donc gardé cette mentalité. Et depuis ce temps, il inscrit toujours sur sa balle WHY NOT.
Et je pense que de le voir jouer le championnat de la PGA est aussi dans la même veine et, pour tous les golfeurs, le terme pourquoi pas peut très bien s’appliquer.
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Bonne semaine!