EN RAPPEL
Fréjus, France – Le mistral avait soufflé – fort, comme d'habitude -, dégageant tout l'horizon, dégageant le ciel. Un ciel bleu, si bleu, un bleu d'azur comme la côte, au sud de la France, qu'il surplombe.
Pour atteindre le premier trou à Roquebrune, la pente fait sa difficile; raide, à-pic, la gravir épuise déjà. Alors tout en haut, on reprend son souffle. Le golf peut attendre puisque, à l'infini, droit devant ou encore derrière, à gauche ou à droite, partout où l’œil se pose, on s'émerveille!
Il y a la Méditerranée, à droite, baignant Fréjus et, tout juste à côté, vers l'intérieur, le Massif de l'Estérel s'élève avec ses pics ocres, tel un contrefort protégeant la ville à ses pieds, la cité romaine comme on se plaît à la surnommer.
Oui, le golf peut attendre, oui on a tout le temps pour permettre aux poumons de récupérer puisque devant, un peu plus sur la gauche, les silhouettes des montagnes tranchent en zigzag le bleu azur si pur, ombres chinoises surréalistes! Et au-delà de ces cimes élevées, les premiers sommets enneigés des Alpes se laissent entrevoir.
Les autres golfeurs arrivent. Un couple qui préfère ne jouer qu'à deux. Sans soucis, on s'élance seul et dès les premiers trous, les mimosas en fleurs embaument les allées, parfum de miel et autres douceurs agissent, tout comme le paysage charmant des alentours, tel un anti-douleur aux golfeurs qui souffrent.
On ne découvre pas qu'un sublime parcours de golf, on découvre de nouveaux muscles qui s'activent subitement, question d'avancer dans ces lieux de hauts vallons. Puis, sur un tertre de départ surélevé, on reprend à nouveau son souffle et on ne s'en plaint guère. Droit devant s'étale, sur une longue pente descendante, une allée qui semble n'aboutir nulle part ou du moins son vert, à l'autre bout, donne l'impression de se terminer sur les bords d'un précipice. Et de plus belle, sous nos yeux, la mer, les silhouettes montagneuses, les pics ocrés et les sommets enneigés qui ravissent.
Le corps souffre, certes, mais la carte de pointage aussi. Des membres nous avaient prévenu: «Bienvenue au camp!» Ils précisent au camp d'entraînement, et non de concentration, mais l'un ou l'autre pourrait s'appliquer. Car le parcours de Roquebrune ne concède rien. Tel un fauve qu'il faut dompter sans précipitation, apprivoiser petit à petit, il finit par s'amadouer un peu.
La France recèle de magnifiques terrains de golf mais, en général, ils ne sont pas faciles. La géomorphologie des lieux, les éléments naturels (tels les vents dominants), le design, aussi, bref plein de petites choses les rendant assez pénibles à jouer. Et cela semble être le cas partout, dans toutes les régions (du moins celles que l'on a foulées) et la Côte d'Azur n'échappe pas à la règle.
Roquebrune en est un bel exemple. Mais à force d'y jouer, on en vient, comme précisé plus haut, à le maîtriser un peu. En un mot, il faut savoir le gérer, le manager, en bon français. Sur tous les trous, à tous les coups, l'aire d'atterrissage est souvent restreint. Donc la précision est de mise. Et comme les collines sont nombreuses, il ne faut pas hésiter à prendre deux ou trois clubs (en France, les bâtons de golf sont des clubs) de plus pour atteindre la cible.
Greens, vents et accueil
Autre difficulté: les verts rapides avec pentes. Des pentes traîtres qui font en sorte qu'un coup roulé en descendant, s'il ne tombe pas dans la coupe, peut facilement sortir du vert. Même chose en montant… trop à court du trou et voilà la balle qui revient et quitte le green!
Et si par malheur le vent est de la partie, il faudra batailler davantage. On a parlé du mistral, au début, eh bien ce n'est pas du petit vent, ça! Et récemment, la France a été balayée par une tempête qui s'est traduite, dans le sud, par des journées ensoleillées, certes, mais venteuses à l'extrême; on passait plus de temps à relever sac de golf et charriot jetés au sol par les bourrasques qu'à frapper la balle.
Tel un baume pour apaiser nos souffrances, l'accueil est chaleureux. Gentillesse, politesse, serviabilité, les qualificatifs sont nombreux pour dire à quel point les golfeurs sont bien accueillis à Roquebrune.
Tout autour, ici et là sur la Côte d'Azur, que ce soit près de la mer ou dans les terres intérieures, il y a plusieurs très beaux parcours à découvrir, chacun dessiné dans un décor enchanteur comme Roquebrune, bien sûr, mais aussi celui de Sainte-Maxime où en fin d'après-midi, sur les derniers trous, on peut voir Saint-Tropez briller au coucher du soleil.
D'accord, les parcours ne sont pas faciles mais ils sont beaux. C'est du beau golf, qu'on y joue, du golf bleu azur!
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André Jean Lanthier
J’ai eu le plaisir de jouer quelques parcours de cette région de France, dont Mandelieu, Valescure et Saint-Donat (hey oui).
Il faut être à l’affût des vents dominants et se méfier des fameux pins parasols qui ne sont pas seulement beaux mais redoutables pour « scrapper » un beau coup de départ ????
J’aimerais bien y retourner un jour!
GML
Vous avez joué trois beaux parcours! Saint-Donat, entre autres!
Fremerey, Michael
Je viens dans cette région depuis mon enfance et je découvre toujours de nouvelles choses,
que ce soit la région avec sa diversité impressionnante, les petites villes et villages
parfois oubliés au détour d’une colline ou dans une vallée.
Et puis ces terrains de golf, en partie sophistiqués et impressionnants,
puis à nouveau intégrés dans la nature, comme s’ils avaient toujours fait partie de ce paysage et non créés par des mains humaines.
Un rêve de pouvoir vivre ici et jouer au golf – Martial, tu as raison dans tout ce que tu as écrit.
GML
Merci!