Oh! qu'il faudra la surveiller cette petite! Après avoir remporté le championnat de son club (Glendale) en octobre dernier, voilà que Léonie Tavares, 10 ans, a d'abord signé une victoire en Floride, la semaine dernière, suivie d'une excellente huitième place dimanche dans une autre compétition où elle a dû affronter des filles de 12 ans et plus puisqu'il n'y avait pas de catégorie pour son âge.
Devant ces résultats, on a donc communiqué avec ses parents pour en savoir davantage sur ces exploits. La petite famille, Léonie, son père Paul et sa maman Audrey, séjournent actuellement en Floride pour deux mois, question de permettre à la jeune golfeuse de poursuivre son entrainement.
«Elle a de l'école à la maison le matin et l'après-midi, ça se passe sur le terrain de golf où elle s'entraîne puis dispute des parties avec nous», explique sa mère.
Peu avant, le papa Paul mentionnait que lors de la compétition de dimanche dernier, qui se tenait au club Palm Harbour, Léonie a dû jouer sur un terrain de plus de 5000 verges. «Elle a connu une première ronde difficile, souligne-t-il, en jouant 86. Mais le lendemain, elle s'est reprise et a joué 79 pour terminer huitième. Elle était quand même la plus jeune du groupe. La vingtaine d'autres jeunes filles participant à ce tournoi avaient toutes 12 ans et plus.»
Le tournoi remporté la semaine précédente, cependant, la petite Léonie en avait fait son affaire. Cela se passait à la CooperHead Classic à Innisbrook, près de Tampa Bay. Meneuse la première journée avec 76, elle devançait par deux coups la championne en titre, en l'occurrence Macy Williams de Lousiane.
Lors de la ronde finale du dimanche, soit le lendemain, la golfeuse de Saint-Jérôme a tenu tête à Williams qui a sonné la charge en ramenant une carte de 72. Sauf que Léonie en a fait autant! Donc avec une marque finale de 76-72 pour 148, elle a devancé par deux coups sa plus proche rivale.
Travailleuse
En échangeant avec les parents de la jeune fille, on devine vite qu'elle n'est pas juste talentueuse, c'est aussi une bonne travailleuse. Elle s'entraîne continuellement avec son père (bon golfeur lui-même) et consulte souvent le pro et coach de l'équipe de McGill, Antoine Saint-Jean de Génération Golf.
«Ce n'est pas si facile que cela pour elle, elle doit vraiment travailler fort pour obtenir ces résultats, explique sa maman Audrey. Elle n'a pas un swing traditionnel, ça ressemble plutôt à la manière Moe Norman ou encore Bryson DeChambeau. Dans quelques semaines, elle aura une autre compétition, cette fois à Ocala, et déjà elle s'entraine fort pour ce tournoi qui aura lieu sur un parcours de plus de 5000 verges.»
L'entretien se passe pendant que mère et fille frappent des balles sur le parcours de golf où s'entraine Léonie en Floride. Nous demandons donc à parler un peu avec elle. Et là, au bout du fil, résonne alors une petite voix aiguë, une petite voix pleine de la belle naïveté, enjouée et sincère comme seuls les enfants de cet âge font souvent preuve. Le ton est poli, sérieux, même.
«Bonjour, est-ce que tu vas bien?», lance-t-elle d'abord.
Après avoir retenu un éclat de rire et lui avoir répondu, on l'interroge sur sa passion, le golf, la compétition de golf.
Qu'est-ce qui te plaît le plus dans tout cela?, lui demande-t-on.
Franche, sans aucune hésitation, Léonie enchaîne: «J'aime jouer avec mon cadet, j'aime être bien concentrée pour ainsi mieux jouer.»
Et tu ambitionnes quoi avec le golf? Tu veux aller jusqu'où dans ce sport?
De nouveau la franchise et la détermination sont au rendez-vous quand elle répond: «Je veux me rendre à la LPGA et être la meilleure de la LPGA.»
Oh que oui!, il faudra la surveiller celle-là!