West Palm Beach, Floride – Adolescent, Dan Pesant faisait preuve d'un grand talent au golf, remportant plein de tournois juniors et se démarquant par la suite sur la scène amateur. Il est même devenu pro à 19 ans. Sauf que… «Sauf que j'ai vite réalisé que ce n'est pas en jouant des 72 que je gagnerais bien ma vie, mais davantage en gérant des clubs de golf.»
C'est un peu par hasard que l'on a croisé cet homme voué au golf depuis toujours. Cela se passait récemment au Village Golf Club, un terrain dans le secteur de West Palm Beach en Floride et où il est copropriétaire depuis une quinzaine d'années.
Une rencontre que le hasard a dicté comme il a en quelque sorte dicté toute la carrière de Dan Pesant. Des concours de circonstance ou des «être au bon endroit au bon moment», mais surtout ses qualités professionnelles l'ont conduit presque partout sur la planète et l'ont mené à vivre des événements marquants.
De Restigouche à Casa de Campo
«Oui, j'en ai vu des pays! Mais maintenant je suis bien ici et il n'y a pas d'autres projets que de terminer ma carrière au Village Golf Club.»

Prendre le temps de s'asseoir avec Dan Pesant et l'écouter raconter (à notre demande bien sûr) son cheminement, c'est revivre en pensées une vie dédiée au golf qui a commencé comme cadet au club Islemere, à Laval. Et elle dure depuis plus de 50 ans. Ainsi, quand il nous confie qu'il aura bientôt 70 ans, on fait vite le calcul et on déduit qu'il était vraiment tout jeune lorsqu'il a débuté comme pro.
«Je venais à peine d'avoir 19 ans! Et je me suis retrouvé pro en titre au club de Restigouche au Nouveau-Brunswick. La boutique, ce n'était qu'une toute petite pièce carrée avec un simple comptoir pour recevoir les golfeurs. Je n'ai pas fait longtemps, à peine un an, je crois. J'étais vraiment trop jeune et pas assez expérimenté.»
Lorsqu'il relate ces faits, il en rit avec coeur. Pas de doute, cet homme a aimé, adoré même, ce qu'il a fait.
Il est ensuite devenu assistant-pro à Saint-Jean-sur-Richelieu. Et comme bien d'autres pros du Québec, il passait ses hivers en Floride pour garder la forme. Et c'est là que le fameux hasard a commencé à se mêler de ses affaires…
«Un jour, reprend-il, j'ai reçu un coup de fil de quelqu'un rencontré en Floride l'hiver précédent. Il m'a demandé si je pouvais être intéressé par un poste de directeur de golf dans les Caraïbes. J'ai dit oui et il m'a donné un numéro à appeler.
«J'ai composé ce numéro, j'ai échangé un peu avec le responsable du projet et comme je semblais lui plaire, il m'a demandé quand je pouvais me rendre à Miami. J'ai dit sans y penser que j'y serais le lendemain. Il m'a dit, parfait, puis on a raccroché. Et là je me demandais bien comment je ferais pour être à Miami aussi tôt et où je prendrais l'argent pour les billets. Le téléphone a alors sonné et c'était le même responsable qui me rappelait pour me dire qu'il s'occupait, évidemment, des tous les frais liés à mon déplacement!»
Et il y va de nouveau de son rire sympathique avant de nous expliquer qu'à la suite de cette rencontre à Miami, il est devenu le premier directeur de golf du complexe Casa de Campo, à La Romana, en République dominicaine, un endroit renommé. Il n'avait alors que 25 ans!
Boca West et Versailles
Des premières de ce genre, il en a ensuite vécues d'autres. De nouveau le destin a fait son oeuvre, quelqu'un, quelque part, qui le recommande pour un autre développement tout nouveau mais cette fois, en Floride, à Boca Raton.
«Le groupe qui m'a embauché pour prendre les rênes de ce qui allait devenir le club Boca West, explique Dan Pesant, allait créer quelque chose de nouveau. C'était la première fois que l'on construisait trois terrains de golf pour une communauté fermée. Maintenant, il y en a plusieurs partout aux États-Unis, mais c'est vraiment là, avec Boca West, que tout a débuté et j'étais celui en charge du golf.»
Comme le groupe avait des visées en Europe, il a accompagné souvent ses supérieurs sur le vieux continent: Allemagne, Italie, Autriche et bien d'autres comptent parmi les pays qu'il a visités à cette époque. Et bien sûr, la France a été du nombre.

«Il y a avait un Français, Antoine Ferrant, qui venait parfois à Boca West et avec qui je me suis lié d'amitié, mentionne-t-il. C'est grâce à lui que je me suis retrouvé à Saint-Nom-la-Bretèche, près de Versailles. C'était très, très beau. Le terrain a été construit sur les terres où Louis XV faisait de l'équitation. Le clubhouse était d'ailleurs les anciennes écuries remises à neuf.»
Un bon défi
Il y est resté cinq ans. De retour aux États-Unis, il a travaillé pour quelques clubs (Doral et Winston Trail) avant de devenir copropriétaire du Village Golf Club.
«Passé la cinquantaine, rappelle-t-il, les postes de directeur ou de pro de golf se font plus rares et je voulais ainsi m'assurer une belle et bonne fin de carrière. C'est pour cette raison que je tenais à acheter mon propre terrain.»
Dans le contexte actuel («Il s'est fermé sept terrains de golf dans les environs juste cet été», nous glisse-t-il.), cette association pour gérer son propre club représentait un bon défi.
«À mon arrivée, le terrain était pratiquement à l'abandon. Il a fallu refaire presque tous les verts. De plus, lors des deux premières années, trois ouragans ont fait de gros ravages. Mais aujourd'hui, c'est un beau terrain», termine-t-il en regardant devant lui le green et l'allée du neuvième trou, un brin de fierté dans l'oeil.
Mais est-ce qu'il regardait bien son terrain de golf ou son passé? Oui, on le répète, cet homme a aimé, adoré même, ce qu'il a fait et, de toute évidence, il continue d'apprécier.
Huguette De Montigny
Je connais bien Dan depuis 2002 alors que j’étais membre au Village et j’y retourne à chaque hiver pendant mon séjour en Floride.
C’est un gentleman et bien sûr un enseignant de première classe.
Bernard Reeves
Bernard Reeves
Je suis membre depuis 3 ans et laisser moi vous dire que le terrain s’améliore constamment et que Dan avec sa joie de vivre et son accueuil toujours cordial avec ses pointes d’humour avec son fils Carl en font un endroit ou les canadiens aiment s’y retrouver.
Gilles Bachand
Je connais Dan depuis une dizaine d’année, c »est un homme extraordinaire, un gentilhomme, un être attachant, il a corrigé mon élan à quelques reprises