Un simulateur de golf entièrement québécois

Trois-Rivières – C'est un pro de golf, mais c'est aussi tout un bricoleur! Michel Martin voulait un simulateur de golf le plus vrai possible de la réalité. Alors il en a créé un.

«Quand tu enseignes le golf, tu dois connaître les chiffres. C'est ainsi maintenant avec les différents appareils aidant à lire, entre autres, les trajectoires de balles, ou ceux pour l'ajustement des bâtons. Donc avec les simulateurs, c'est aussi et beaucoup une question de chiffres», explique-t-il lorsque rencontré au Golf Virtuel AGMM de Trois-Rivières.

Et lors de cette rencontre, on a vite constaté que la création du simulateur ProSIM, pour lui, ne se résume pas à la fabrication d'un appareil ou d'une structure munie de caméras, de projecteurs et d'ordinateurs… C'est une fierté! Une passion aussi!

«C'est mon dada!, s'exclame-t-il. J'ai participé au projet du début à la fin. Conception, élaboration, fabrication, calibrage, vente et installation… tout a été fait ici, au Québec, en collaboration avec une entreprise québécoise spécialisée.»

Pas de défaut

Et si, avant d'aller plus loin, on présentait ce créateur passionné?

Cela fait 30 ans que Michel Martin est pro. Il a été associé à différents clubs, notamment le Du Moulin (où il a commencé et est revenu comme pro il y a 10 ans), le club de Drummondville, le Mirage et le Marthelinois. Il est également à la tête de sa propre académie, soit l'AGMM. Et il n'a que 50 ans!

«J'ai commencé le golf à 17 ans seulement, rappelle-t-il. Ce sont nos parents qui nous ont amenés, mon frère jumeau et moi, un beau jour jouer avec eux au Du Moulin. Ce fut la piqûre instantanée. À 19 ans, j'ai joué 69 et l'année suivante, j'avais mes cartes de pros!»

Il y a une dizaine d'années, quand le Complexe Sportif Alphonse Desjardins (CSAD) a ouvert ses portes à Trois-Rivières, Michel Martin a déménagé son école hivernale à cet endroit en plus d'y ouvrir un centre de golf virtuel.

«À force de m'intéresser à ce domaine, raconte-t-il, j'ai pu voir et comprendre tout ce qui se fait. Les bons et les mauvais côté des simulateurs proposés sur le marché, je les connais tous. Je les ai tous essayés, j'ai vu les défauts et les qualités de chacun.

«J'ai surtout compris comment cela fonctionnait, ajoute Michel Martin. J'ai développé une certaine compétence en travaillant avec les ingénieurs lors de la fabrication d'un premier simulateur (j'avais été embauché par une compagnie pour faire de la recherche et du développement avec leur projet). J'étais, à ce moment, déjà propriétaire de cinq simulateurs dans mon centre intérieur. Voyant qu'il n'y avait plus d'avancement avec ce produit, j'ai décidé de m'en occuper personnellement. J'en ai fait faire un que je voulais sans défaut et je crois qu'on y est arrivé!»

Deux caméras

Ainsi donc, dans quelques jours, un premier appareil conçu au Québec, sous son entière direction, sera en opération dans son centre de golf intérieur au CSAD.

«J'en ai vu des simulateurs dans ma vie, je connais tout ce qui se fait sur le marché, souligne le pro. Je suis allé en voir partout, mais plus particulièrement au salon d'Orlando où les nouveautés sont présentées à chaque année.

«J'ai constaté que les simulateurs, poursuit-il, ne tiennent pas compte assez souvent des données de la balle. La lecture du bâton, cela ne suffit pas. Pour être le plus proche possible de la vérité, pour l'atteindre, on a besoin de voir comment la balle travaille. C'est justement sur ce point que nous avons mis les efforts en positionnant deux caméras à des endroits stratégiques.»

Selon lui, c'est là que ProSIM se distingue, c'est cette innovation, la disposition des caméras et leur efficacité, qui confirme la qualité de l'appareil.

«C'est là que nous nous démarquons, estime-t-il. À trois reprises, ces caméras s'échangent de l'information au moment de l'impact. On parle ici d'un échange de 2000 images/secondes! La qualité de notre machine se situe à ce niveau: les deux caméras se transmettent trois fois de l'information avant que la balle virtuelle apparaisse dans l'écran.»

Abordable

Donc, à partir du meilleur logiciel actuellement disponible pour équiper les simulateurs de golf, Michel Martin a créé ProSIM, un produit qui vient de faire son entrée sur le marché et qui est entièrement québécois. De plus, il est abordable.

«À partir de 23 000$, vous avez un simulateur complet, mentionne-t-il. Dans ce domaine, c'est vraiment pas cher pour ce niveau de qualité alors qu'on est de plus en plus proche de la vérité, de la réalité.»

Quelques ventes ont déjà été conclues. La distribution et l'installation ont été confiées à un partenaire. ProSIM vise plus que le marché québécois. «Mon but, affirme sans hésiter Michel Martin, c'est d'en vendre partout en Amérique du Nord.»

Un site web pour promouvoir le produit sera bientôt en ligne. On peut joindre Michel Martin au 819-378-0988.