De retour parmi vous, chers lecteurs de GML, après une pause bien involontaire de ma part. En effet, j’ai perdu ma mère subitement cet automne le jour même de sa partie de golf prévue au club de golf Stoneham à Québec. La vie reprenant son cours lentement, il me fait le plus grand bien de vous entretenir sur un sujet fréquemment discuté par vous : l’épicondylite au coude.
Premièrement, il faut comprendre qu’il y a deux épicondyles au coude. Un de chaque côté de celui-ci. Ces deux points osseux sont le site d’insertion de vos muscles qui permettent la flexion ou l’extension de votre poignet.
Plusieurs personnes vont, au cours de leur vie, expérimenter une douleur à ces sites. Voici les principales raisons qui découlent de l’apparition de ces inconforts.
De manière traumatique, les golfeurs, par un contact brusque et soudain avec le sol, peuvent générer une lésion aux structures tendineuses et/ou musculaires (la percussion d’une racine ou d’une roche cachée sous la surface du sol entre autres).
Une chute en ce début de période hivernale sur la glace peut également provoquer une lésion par contact direct (chute sur le coude) ou indirect (chute sur la main qui irradie vers le coude).
De manière non traumatique se retrouve l’ensemble des surcharges pouvant provenir d’une surutilisation de votre bras dans de multiples situations quotidiennes (ranger 10 cordes de bois, frapper 500 balles sans progression quelconque en début de saison, préparer votre terrain pour la saison hivernale en percutant le sol de façon répétée avec un marteau pour installer vos protections hivernales…) .
Dans les deux situations, il peut se produire un phénomène inflammatoire résultant d’une lésion des structures contractiles. En début de processus, cette inflammation est la résultante d’un saignement qui est la conséquence normale et souhaitée afin de permettre au système de débuter un arrêt de celui-ci et un début de cicatrisation des structures.
Ce qui est important à cette phase est d’éviter les anti-inflammatoires (Naprox, advil, Voltaren) afin de permettre au système d’optimiser le début de cicatrisation. Cette étape est cruciale pour permettre une réparation optimale. Selon les études, la prise d’AINS à ce stade peut augmenter le temps de guérison de 40%! La gestion de la douleur peut se faire avec l’application de glace et/ou chaleur selon ce qui vous procure le plus de soulagement.
Considérez toujours vos blessures comme une coupure au doigt. On protège au début pour permettre de produire une granulation cicatricielle et on limite le stress sur la structure dans la première semaine. (semaine 1)
Par la suite, le tissu (comme une gale) doit être protégé pour ne pas le refaire saigner. On recommence graduellement à mettre en tension les structures de façon à aider le réalignement des fibres de la lésion. Le stress appliqué doit être fait sans surcharge trop violente afin que les structures puissent supportées cette mise en tension. Étirement léger, massage en périphérie de la zone blessée (évitez directement sur le coude pour ne pas faire saigner de nouveau la lésion) et contraction légère (préhension, approche, putting) sont permis. (semaines 2-3)
Dans les semaines 4 à 6, les structures, comme votre coupure au doigt, sont de plus en plus solides. L’augmentation graduelle du stress sur celles-ci est permise pour renforcer le tissu lésé. La douleur peut être encore présente à ce stade par micro traumatismes corrigeant la force et le réalignement des fibres.
L’entraînement est permis jusqu’à fatigue et douleur locale. Le stress appliqué va créer une réaction adaptative sur vos structures blessées au coude afin de les aider à de nouveau supporter la surcharge demandée. Laissez du temps de récupération entre vos entraînements à ce stade afin de permettre aux structures de se cicatriser correctement.
La gestion de la douleur, si présente, se fait avec l’application de glace, chaleur ou crème de votre choix selon ce qui vous apporte le plus de confort.
Il est important, en finissant, de mentionner que d’autres facteurs peuvent être responsables à distance de douleur au coude. Les régions cervicales et thoraciques sont souvent le lieu de départ de névralgie pouvant causer des douleurs référées vers le coude. Évidemment, je vous encourage à consulter votre physiothérapeute afin qu’il puisse vous aider en évaluant correctement la cause primaire de votre douleur au coude.
En terminant, je tiens à remercier personnellement Martial pour l’opportunité qu’il m’a offerte au sein de son équipe afin de vous entretenir de physio et des blessures reliées au golf.
Une aventure qui a débuté il y a plusieurs années maintenant et qui s'est développée au fil du temps en une belle amitié avec lui.
Merci Martial pour ton dévouement, ta passion et ton engagement
Daniel Audet physiothérapeute
Clinique de physiothérapie du Lac St-Charles et de Stoneham à Québec
Steen Christensen
Daniel,
Premièrement, j’aimerai t’offrir mes sympathies.
Deuxièmement, j’aimerai te remercier pour tes articles instructifs et surtout après avoir entré 10 cordes de bois (drôle d’hasard), l’article d’aujourd’hui qui tombe pile.
Au plaisir.