Des histoires, sur un terrain de golf, il y en a… Des histoires de pointage remarquable, de coups exceptionnels, d'exploits, bien sûr, mais aussi et tout simplement, de vie. Et c'est dans ce décor de golf que le bédéiste Paul Bordeleau a campé la sienne, son histoire, ou plutôt celle de son père, ce paternel avec qui il a partagé de beaux moments sur les allées.
«J'ai toujours aimé jouer de temps à autre un petit neuf avec mon père, me retrouver seul avec lui à marcher sur un terrain, tout en s'élançant. Ce sont des moments précieux et c'est dans ce monde que j'ai décidé de placer l'histoire de mon père», raconte l'auteur du livre de bandes dessinées, Le 7e vert, une bédé qui sera en librairie demain le 14 mars.
Et même s'il s'agit de l'histoire particulière du père de l'auteur, tout golfeur risque de se reconnaître dans celle-ci. Le milieu dans lequel elle évolue, avec toutes ses anecdotes typiques du golf, plonge le lecteur moindrement adepte de golf, dans un univers connu.
Autofiction
Paul Bordeleau précise: «C'est une autofiction, ce n'est pas un autoportrait. Je raconte dans ce livre différentes choses qui m'ont marqué ou que j'ai vécues à un moment quelconque de ma vie. C'est sûr que le gars qui joue au golf avec son père, c'est moi, mais c'est très romancé.

«J'aime tellement ces petits neufs avec mon père sur un terrain de golf, l'ambiance qui y règne, les gens qu'on croise, les petits rituels, les anecdotes diverses… tout cela m'a inspiré. Le lecteur ne tombera pas dans une histoire de golf, mais dans une histoire de famille qui s'exprime sur un parcours de golf.»
En gros, le personnage jouant au golf avec son père profite de la partie pour en savoir plus sur ce qui s'est passé, quelques années plus tôt, au moment où la retraite «obligée» s'est imposée. Et c'est au 7e vert que le paternel décide de se confier…
Des oeufs dans le vinaigre…
Cette bande dessinée dont l'action se déroule sur un terrain de golf nous paraît comme un bel hommage d'abord à un homme qui a marqué l'auteur, mais aussi un hommage à ce sport éternel.
«Le golf, comme la peinture à laquelle il s'adonnait au sous-sol chez nous, a grandement aidé mon père à surmonter certaines épreuves de sa vie, relate Paul Bordeleau. Il a aujourd'hui 87 ans et il joue encore régulièrement. Et quand je vais jouer avec lui, il n'hésite pas à me donner plein de conseils, me rappelle ce qui cause ma slice et comment je pourrais la corriger, bref, il tient à ce que j'ai de bons coups comme lui est capable d'en faire.»
Et des bons coups, justement, est-ce que l'auteur en réussit souvent?
«Pas assez, répond-il, parce que je ne joue pas souvent ou pas autant que je le souhaiterais. Mon père a toujours voulu que je suive des cours, mais le temps me manque vraiment. J'ai aussi d'autres activités sportives, comme la course à pied que j'adore, et mon travail prend beaucoup de mon temps.
«J'essaie quand même de jouer au moins une fois par semaine, poursuit l'auteur de Québec. J'ai grandi près du club Lorette, où j'ai été cadet, et avec mon père qui était maniaque, j'ai toujours baigné dans l'ambiance de golf. Je dirais que mon score doit se situer autour de 90.»
(Petit clin d'oeil à cette courte expérience de cadet: une case dans le livre où un gamin regarde avec intérêt le pot contenant des oeufs dans le vinaigre… «Souvent, les golfeurs me rémunéraient, comme cadet, en me payant des oeufs dans le vinaigre! C'était tellement bon!»)
En Gaspésie

Ce genre de clins d'oeil, il y en a plusieurs dans Le 7e vert, certains s'adressant aux golfeurs en général pendant que d'autres sont nettement dirigés vers des connaissances de l'auteur, dont ces deux jeunes soeurs, bonnes golfeuses, qui apparaissent dans l'histoire.
«J'ai fait un long travail de recherche avant de pondre ce livre, raconte le bédéiste. J'ai pris des centaines et des centaines de photos, pour bien reproduire les situations décrites, et je me suis inspiré des différents golfeurs que j'ai croisés avec mon père. C'est pour cela que les soeurettes se retrouvent dans le livre.»
En publiant cette bande dessinée, Paul Bordeleau a eu la surprise de constater que, dans son entourage, il y a pas mal plus de golfeurs qu'il pouvait le croire.
«J'ai reçu plein de coups de fil d'amis et de collègues avouant aimer eux aussi le golf, explique-t-il. Ils ne savaient pas que j'aimais cela aussi, alors tous souhaitent maintenant qu'on dispute une partie l'été prochain. J'en ai plusieurs au programme!»
Sauf que ce programme connaîtra une pause car l'été prochain, un petit voyage en Gaspésie avec son père Michel-André est prévu.
«Nous allons en profiter pour jouer quelques rondes dans le décor de la Gaspésie, ça, c'est sûr!»
Encore une histoire de golf… de vie qu'il sera bon de raconter?